Acrylique et stylo feutre sur papier
24 x 25 cm

L’engagement politique se reflète également dans le travail d’Elika Hedayat. Posant un regard critique sur la réalité politique de son pays, l’Iran, elle s’emploie avec sarcasme et cynisme à tourner en dérision l’avidité des hommes face au pouvoir. Son identité menacée la conduit à mener un combat contre les inégalités et la censure. Inspirée par le style et la forme des illustrations populaires utilisées dans les cafés-théâtres en Iran, l’artiste raconte ses propres histoires, en lien étroit avec les événements sociopolitiques de l’Iran d’aujourd’hui. Elle constitue un univers qui met en balance l’innocence de l’enfance face à la violence du monde, donnant à voir un retour vers l’enfance sous la forme d’un petit théâtre agrémenté d’accessoires cocasses chargés chacun de « leur histoire secrète faite de jeux partagés et d’histoires imaginaires ». Intéressée par les reportages d’actualité, les interviews, et la manière dont nous les appréhendons, l’artiste archive souvent de la documentation et des témoignages, qui deviennent la matière première de ses œuvres et qu’elle s’approprie dans son monde imaginaire. Une démarche qui témoigne de la nécessité pour cette artiste interdite sur son territoire, de se réinventer dans l’exil et de recomposer avec ce qu’il reste. Le jeu semble alors exorciser la perte et l’oubli, là où la nostalgie laisse inlassablement s’entrelacer la tristesse et la joie.
Political commitment is also reflected in the work by Elika Hedayat. Being self-critical towards her country’s political reality, she sarcastically and cynically ridicules the greed of men in power. Her threatened identity leads her to conduct a struggle against inequalities and censure. Inspired by the style and shape of popular illustrations used in the “cafes-théâtres” (cafés with live theater) in Iran, her native country, Elika Hedayat tells her own stories, closely linked with the sociopolitical events of today’s Iran. She builds a world opposing the innocence of childhood to the violence of the world, showing a return to childhood in the form of a small theater with strange accessories, each carrying its “secret story made of shared games and imaginary stories“. Taking an interest in topical reports, interviews, and in the way in which they are presented, the artist often files documentation and testimonies that become the subject matter of her works and which she appropriates in her imaginary world. This approach vouches for the need of this artist, forbidden to enter her homeland, to reinvent herself in exile and to reconstruct with what is left. The game seems then to exorcise the loss and forgetting, where nostalgia reunites sadness and joy.